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Hydratation et performance sportive : entre science et pratique

Hydratation et performance sportive : ce que dit la science


L’hydratation est l’un des déterminants les plus fondamentaux de la performance sportive, mais également de la santé du sportif. Pourtant, beaucoup d’athlètes sous-estiment encore l’importance d’un plan hydrique adapté à l’intensité et à la durée de l’effort. La littérature scientifique est claire : une déshydratation supérieure à 2 pour cent de la masse corporelle altère significativement la performance d’endurance, la force musculaire et les capacités cognitives (Sawka et al., Journal of Applied Physiology, 2007).


Le rôle de l’eau dépasse la simple régulation thermique. Elle participe au maintien du volume plasmatique, au transport des nutriments et à l’élimination des déchets métaboliques. Lors de l’exercice, les pertes hydriques par sudation peuvent atteindre 1 à 2 litres par heure selon la température et l’intensité (Cheuvront et Kenefick, Sports Medicine, 2014). Ce déficit hydrique entraîne une augmentation de la fréquence cardiaque, une diminution du débit sanguin musculaire et donc une altération de la capacité de travail.


La notion d’équilibre électrolytique est également centrale. Le sodium est l’électrolyte majeur perdu par la sueur. Une perte excessive sans compensation augmente le risque d’hyponatrémie, surtout lors des efforts prolongés supérieurs à 3 heures. L’ingestion de boissons contenant 20 à 50 mmol de sodium par litre permet de limiter ce risque et de maintenir la capacité d’absorption intestinale (Hew-Butler et al., Clinical Journal of Sport Medicine, 2015). Le potassium, le calcium et le magnésium jouent également un rôle dans la contraction musculaire et la transmission neuromusculaire, renforçant l’importance d’une hydratation adaptée en électrolytes.


L’hydratation impacte aussi la performance cognitive et la prise de décision. Plusieurs études ont montré que la déshydratation altère la concentration, la réactivité et la mémoire de travail (Ganio et al., British Journal of Nutrition, 2011). Dans les sports collectifs comme le football, où la prise de décision rapide est déterminante, cette dimension ne doit pas être négligée.


En pratique, les recommandations actuelles de l’American College of Sports Medicine (ACSM, 2021) suggèrent de boire environ 5 à 7 ml/kg de liquide quatre heures avant l’exercice, puis d’ajuster en fonction de la couleur des urines et du poids corporel. Pendant l’effort, la stratégie idéale consiste à compenser les pertes sans dépasser le volume perdu, soit environ 400 à 800 ml par heure. Après l’effort, la réhydratation doit viser 150 pour cent du déficit hydrique dans les 4 à 6 heures suivant l’exercice, en privilégiant des boissons contenant sodium et glucides pour optimiser la rétention et la récupération musculaire.


Enfin, il est important de souligner la variabilité individuelle. La sudation dépend de la génétique, de l’acclimatation à la chaleur, du sexe et de l’entraînement. Les tests de pesée pré et post-effort, associés à des analyses de la concentration sodée de la sueur, sont aujourd’hui utilisés dans les structures de haut niveau pour individualiser les plans d’hydratation. Les cyclistes professionnels et les joueurs de football d’élite bénéficient déjà de ce type de suivi personnalisé, permettant d’ajuster précisément les volumes et compositions de boissons à leurs besoins métaboliques.


En conclusion, l’hydratation n’est pas une variable secondaire mais un facteur déterminant de la performance et de la santé du sportif. Une approche scientifique et individualisée, basée sur des données objectives et des recommandations validées, permet de limiter le risque de blessure, d’optimiser la performance et de prolonger la carrière sportive.

 
 
 

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