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Déficit calorique et catabolisme musculaire

Le déficit calorique correspond à une situation où l’apport énergétique est inférieur à la dépense énergétique totale. Il est largement utilisé dans les stratégies de perte de poids et d’amélioration de la composition corporelle. Cependant, lorsqu’il est mal géré, il augmente le risque de catabolisme musculaire. Le catabolisme musculaire est la dégradation des protéines présentes dans les fibres musculaires afin de produire de l’énergie. Ce processus peut réduire la force, la puissance et l’efficacité physique, ce qui est particulièrement problématique pour les sportifs qui cherchent à conserver leur masse maigre pendant un régime.


La dépense énergétique totale est composée du métabolisme de base, de la thermogenèse alimentaire et de la dépense liée à l’activité physique. Un déficit calorique modéré, de l’ordre de 300 à 500 kilocalories par jour, permet généralement une perte de masse grasse progressive d’environ 0,5 à 1 pour cent du poids corporel par semaine, tout en réduisant la perte de muscle. En revanche, un déficit sévère, supérieur à 800 kilocalories par jour, provoque une perte de poids plus rapide mais augmente significativement la dégradation musculaire. Hall et al. (2016, Obesity Reviews) ont démontré que les restrictions énergétiques trop importantes entraînent des adaptations métaboliques et hormonales qui favorisent la perte de masse maigre.


Plusieurs facteurs aggravent le catabolisme musculaire pendant une période de déficit calorique. Un apport en protéines insuffisant, inférieur à 1,6 gramme par kilogramme de poids corporel et par jour, réduit la capacité à maintenir un équilibre protéique positif. Un entraînement dépourvu de résistance mécanique adaptée ne stimule pas suffisamment la synthèse protéique musculaire. Un manque de sommeil augmente le taux de cortisol, une hormone catabolique, et réduit la récupération. Enfin, une mauvaise répartition des apports protéiques sur la journée limite la stimulation de la synthèse musculaire. Ces éléments sont confirmés par Phillips et al. (2016, Journal of Applied Physiology) et Morton et al. (2018, British Journal of Sports Medicine) qui insistent sur l’importance d’un apport protéique suffisant et régulier.


Pour limiter le catabolisme musculaire, il est recommandé de consommer entre 1,6 et 2,4 grammes de protéines par kilogramme de poids corporel et par jour, en répartissant les prises toutes les trois à quatre heures, avec des sources riches en leucine. L’entraînement en résistance doit être maintenu à raison de deux à trois séances par semaine, avec une intensité modérée à élevée, pour stimuler l’anabolisme musculaire. Le déficit calorique ne devrait pas dépasser 25 pour cent de la dépense énergétique totale afin de préserver la masse maigre. Le sommeil doit être optimisé, avec un objectif de 7 à 9 heures par nuit, pour maintenir un environnement hormonal favorable à la récupération et à la croissance musculaire. Areta et al. (2013, Journal of Physiology) ont montré qu’une distribution optimale des apports protéiques au cours de la journée maximise la synthèse musculaire.


Chez les sportifs, préserver la masse musculaire pendant une période de déficit calorique est essentiel pour maintenir les performances physiques, la force et la récupération. L’utilisation d’outils comme le DEXA scan ou la bio-impédance multifréquence permet un suivi précis de la composition corporelle, offrant la possibilité d’adapter le programme nutritionnel et l’entraînement de manière individualisée. Un déficit calorique bien structuré, associé à une nutrition adaptée, à un entraînement approprié et à une récupération optimale, permet ainsi de réduire la masse grasse tout en limitant la perte musculaire. De nombreuses études en physiologie de l’exercice et en nutrition sportive confirment que cette approche est la plus efficace pour concilier perte de poids et performance.

 
 
 

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